À BIBI POUR (La vie)
Sur la plage il y a des chevaux militaires qui se cabrent ou vont bien au pas comme il faut. Sur la place d’appel des soldats sont en vue. Plus tard rien n’en reste rien sauf un souvenir, un mythe, une légende qui court sur le mur ; sur la fresque d’Apelle ou bien chez Meissonnier…
Sur le sable là-bas des mourants sont en joue.
Et le feu claque !
Encore un pas. Voilà !, la marche va finir
Dans la baraque.
La casquette est posée sur le buffet de chêne ;
L’épée au pied.
Ça suffit ! Le viandox marine dans la soupe,
Fumante encore.
Glougloutent gras morceaux abîmés dans le port,
Graissant la vague.
Martiale promenade aiguisant l’appétit
Avant la mort.
Qu’on défie ! en montant sur des motos qui broutent
Des bris d’avoine.
Les naseaux font saillie en fonçant sur l’acier…
Trempé Bertha.
Et sa croupe. Ô les belles fesses de chez Krupp !
Qui vous éclatent.
La mort a gravé sur sa face, outre le rire :
« À Bibi pour… »
(Philippe Baudet, janvier 2009)