À BIBI POUR… "LA VIE"
Philippe Baudet, 2012 (+ date ultérieure pour la tentative d'arrangement) - N° 2
Voix, piano-branlo, divers (2012) + première étape d'arrangement (vers 2019)
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À BIBI POUR… "LA VIE"
Évidemment que je me rappelle cette étude audio, de 2012 !
Je me souviens très bien des instants de « bricolages », avec mon vieux piano-branlo, ma voix, et… L’idée saugrenue (?) d’user d’hétéroclites objets-instruments-devenus, telle la chaise que je faisais grincer tout en enregistrant sur mon petit dictaphone de poche ; ou du petit joujou-oiseau de cinq centimètres à tout casser, et monté sur ressort… Qu’il fallait remonter… Afin qu’il déambulât sur mon bureau-studio-du-plouc en faisant un bruit de pas très vifs, rythmés à souhait – et qui me servait (entre autres) de percussions-du-pauvre. À l’instar des couvercles de pots de confiture, de la cuillère agitée dans un verre… Itou pour servir de percussions de la bricole. À l’instar de la baguette que je frappais sur la table ; de mes mains que je claquais entre elles, ou dont je me servais pour frapper, du plat de la main ou bien du bout des doigts tel ou tel support, selon. De mon pied battant la mesure (assez bruyamment pour être entendu lors de mes enregistrements sur ledit petit dictaphone de poche – « de la bricole », là aussi) ; etc.
Et je me souviens évidemment de mon texte déployé sous mes yeux pendant la donquichottesque opération audio. Mazette !
C’était un peu comme marcher sur la lune… Un petit pas pour l’homme, un tout petit, petit pet de nonne, pour « l’humanité » …
Bref, une aventure. Bébé s’amuse ? Vraiment ? Oh que non ! Le garçon se déplie, soulève son corps lourd, se déploie, déploie de ses ailes de… poussin, les libère de leur gangue, de leur coquille d’œuf, ou tente, dérisoire, d’exprimer « l’ineffable ». Vraiment ? Eh oui… Vraiment !
Bref. Pour « À Bibi pour », je revois ceci avec une certaine incrédulité. (« Comment ! J’ai réellement fait ça ?! Mézigue ? Houlà ! Craignos ! ») Je me remémore ce jour de 2012, bricolant comme je viens de le dire, de l’esquisser ici, maladroitement. (Tout comme étaient maladresses, ces « jeux d’enfant » … d’un vieux (déjà) bonhomme, de plus de 50 ans alors !)
(Mais… Vu ce qu’il est advenu in fine, eh bien… Heureusement que j’ai osé faire « ça » à l’époque ! À l’instant T, de ce temps passé. Heureusement que j’ai osé faire ça… Vu mon histoire personnelle, vu mon parcours (chaos ? ho, ho ! hum ?), vu ce que j’avais dû traverser, aussi. Eh ! Mais… N’allons pas plus loin, dans ce récit des profondeurs. Halte là !)
Je me souviens donc bien de ces séances (récréatives ? créatives ?). En revanche, je ne me souviens plus exactement de certaines de mes tentatives ultérieures pour tenter de sauver (en quelque sorte) cette matière brute.
Ainsi pour nombre d’études audios de cette époque (2012-2013), je sais avoir dû plus tard suer beaucoup, parfois, quelquefois beaucoup moins, selon les circonstances, pour rattraper la sauce… au bouquet, mmm…, inoubliable…
Inoubliable ? ce parfum d’aventure ? Oui. Mais, du moins en ce qui me concerne, apparemment très oubliables, oubliables en diable, sont mes efforts des années suivantes, efforts… (c’est bien le mot !) consistant à essayer de consolider (voire davantage) ces esquisses, brouillons, ébauches, quand elles valaient la peine de l’être, ça va de soi. Quand elles valaient d’y mettre, de placer sur leurs corps fragiles, des échafaudages… En vue de travaux de réfection, pour le coup dignes des Écuries d’Augias (à laver de toute urgence à grande eau par le sieur Héraclès, dans le cinquième de ses mythologiques – et fameux - Travaux).
Mais… Revenons plus prosaïquement à notre Bibi. À notre À Bibi pour…
J’ai des tas de chantiers en attente. En attente de… ? Ma foi ? À bibi pour… est de ceux-là. J’y pense beaucoup ces derniers temps. J’ai fait maintes tentatives en ce sens du moins. Tentatives… De réfection de mon petit À Bibi pour…
Quand j’ai le temps, je refais. Tout. De A à Z. En respectant néanmoins le plus possible ce qui fit l’intérêt (à mes yeux, à mes oreilles) de ces ébauches d’origine. Mais j’en ai tant ! Telle une incessante et copieuse averse qui me serait tombée sur la tête à cette époque… Tant, que je ne puis « tout refaire ». Alors ? Eh bien, je fais avec… Avec la matière première.
Il y a quelque temps, je ne sais plus trop quand, j’avais déjà agrémenté À Bibi pour… d’une sauce à ma façon. Bon. Mais il se trouve que pas plus tard qu’hier, par hasard (toujours par hasard, mes « redécouvertes »), explorant l’une des pièces de ma caverne d’Ali Baba que j’avais fort peu visitée jusqu’ici, je tombe sur… Un À Bibi pour… totalement oublié, mais qui semble, ah ça ! être la phase préparatoire pour le second (?). Eh ben ! Tu parles d’une mémoire !
Je vous propose par conséquent ces deux À Bibi pour… pour le prix d’un. Si cela vous agrée bien sûr. C’est vous qui vous qui voyez, comme on dit. Je propose, mais c’est autrui qui dispose. Eh oui…
Bref. Je ne peux vous les mettre, ces variantes À Bibi pour…, dans le même paquet toutes les deux. Question de poids en ce qui concerne Google-Mails. Et quant à mon site, je ne peux, même si c’est un poids plume dont il s’agit, même si ce sont deux mesures simplement – voire deux notes -, y déposer plus d’un article à la fois. C’est la loi du genre, le mot d’ordre de ce site : « Pas plus d’un article à la fois, bonnes gens ! » (C’est comme ça : faut faire avec.) Bien à vous.
Philippe Baudet, le vendredi 7 avril 2023
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À BIBI POUR…"LA VIE"
Sur la plage il y a des chevaux militaires qui se cabrent ou vont bien au pas comme il faut. Sur la place d’appel des soldats sont en vue. Plus tard rien n’en reste rien sauf un souvenir, un mythe, une légende qui court sur le mur ; sur la fresque d’Apelle ou bien chez Meissonnier…
Sur le sable là-bas des mourants sont en joue.
Et le feu claque !
Encore un pas. Voilà !, la marche va finir
Dans la baraque.
La casquette est posée sur le buffet de chêne ;
L’épée au pied.
Ça suffit ! Le viandox marine dans la soupe,
Fumante encore.
Glougloutent gras morceaux abîmés dans le port,
Graissant la vague.
Martiale promenade aiguisant l’appétit
Avant la mort.
Qu’on défie ! en montant sur des motos qui broutent
Des bris d’avoine.
Les naseaux font saillie en fonçant sur l’acier…
Trempé Bertha.
Et sa croupe. Ô les belles fesses de chez Krupp !
Qui vous éclatent.
La mort a gravé sur sa face, outre le rire :
« À Bibi pour… »
(Philippe Baudet, janvier 2009)