AU BORD DE LA ROUTE
Le tumulte “vacant”,
celui des voitures
qui passent
là !
devant ma table de café
ombrée par la toile ondulée
qu’on a redressée
un peu
après qu’une fusée – une moto –
a laissé sa trace :
une fumée bleutée, âcre, puante !
Et le vacarme encore et encore
alors que je voudrais
pendant un moment
lire ce livre consacré
au peintre Braque.
Dans mon nez
un parfum de pétrole brûlé
me nargue – il est
16h45 au bord de la route.
(Philippe Baudet, 1990)