L’âne dans sa prairie
Parfois rit, parfois crie
CRI
Il y-a trent(e)-cinq ans bientôt je poussai mon cri :
Le premier d’un(e) série
De cris… Depuis, je ne parle pas – non ! je crie.
Comme un corbeau croasse,
Comme la pie jacasse,
Et l’éléphant barrit,
Ou le cheval hennit…
J’en passe et des bien pis.
Tiens : …comm(e) brait le baudet !
Comme brait le baudet – moi !... ma voix nasillarde…
Je parle ? Non !!! je crie…
Ma femme me le dit
Avec ses Dits de femme
Qu’effarouche ma flamme…
Oui, car brait le baudet quand des fusils le bardent.
Ô barde des folies :
J’entrevois des pythies
Échevelées de drames…
Ô sorcièr(e)s qu’on enflamme…
Toujours brait le baudet depuis que fer le darde
Aux pieds et aux naseaux.
Il n’est pas Roméo.
Ou n’est plus… Ses « Ohé ! »
Se perdent dans les blés,
Quand ils claquaient naguère au rocher où se farde
Écho en Verbe-Chair.
Dans le jusant-désert,
Moi, quand je vais glaner mes galets de silence,
Sur ma plage se lève,
Avec au poing le glaive,
Comm(e) jaillissant d’un puits,
La tempête du bruit…
Mon organ(e) me trahit : on dirait une lance !
Ph Bdt, août 1992
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Lien vers : "Eh ! Est-il Roméo ?"
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