DANTON
(Les voyages du Diable)
J’ai le sang des révolutions
Qui me remonte dans le ventre
C’est un champagne qui pétille
Parmi mes Vents… Et soufre et foudre
En gerbe en mes défécations
Attisent les feux de mon antre
Quand ça grouille et quand ça frétille
Dans la tête qu’on va découdre…
« Ma claymore sous ton menton
T’arrache le gosier salaud !
Mon whisky écossais dans ton
Œsophage en liesse DANTON
À deux mains coupe ton cou trop
Taurin ! Le nez de l’espadon
Souillé par ta chair de pourceau
Éternue d’alcool au couteau…
Ce cognac qui te file en gorge,
Métal dans ma gourde dégorge-
Ant ces eaux-de-vie qui égorgent :
Poison tranchant forgé aux forges
Coulant le fer même aux cols fer-
Més, bois-le chien ! au zinc d’enfer !...
Lève les yeux sur mes blasons
Mes écus chargés de cotices
Lie-de-vin ! Ce sont les prémices
De mes Grand’ Chasses : oriflammes
Qui te lècheront Primitif !
Quand le kodak du négatif
Te montrera du doigt infâme
À la pointe de l’hameçon »
(Philippe Baudet, 3 janvier 1992)