Ecce Homo (Le voici…)

Posté

Ecce Homo (Le voici…)



I

Voici l’homme. Il se tient dans une pièce ouverte. Une plaie.

 

Il serre contre lui, sur sa poitrine, un organe qui palpite : tic, tac… On dirait un cœur.

 

Si c’est un cœur, c’est le sien. C’est son cœur. Qu’il tient au chaud dans le creux de ses mains.

 

Il le tient très fort, des fois qu’il lui échappe... - déjà que sa tête… -, ce petit cabri qui tressaille, prêt à bondir. Ce muscle monté sur ressorts.

 

 

 

II

Voilà l’homme. L’homme, ou bien la femme…

Voilà l’humain.

 

Et l’humain voit sur lui se refermer la plaie. Toute chaude. Bientôt brûlante.

 

L’affaire est dans le sac. Gustatif et ressac. L’“envie” fuit de l’immobile berceau.  Un berceau qui se nourrit de l’“homme”. Se pourlèche les babines, tel un chien. De la bave à son museau goutte et s’écoule : floc, floc.

 

 

 

 

 

 (Philippe Baudet)