Je suis la vie (+ LA VIE (étude de 2012 sur petit dictaphone) : Philippe Baudet, 2012 (sur un poème d'Apollinaire))

Posté

A Pauline


ATTENTION ! Archive 2012 !

Chantier "Je suis la vie"...


Ici une étape sortie exclusivement de mon petit dictaphone de poche - même les "pseudo-rerecording" !


Lors d'une seule prise avec ce sympathique petit dictaphone de poche le son pouvait à la rigueur être considéré comme passable, mais lorsque, n'ayant pas d'autres outils à ma disposition à l'époque, je ne pouvais pas résister à l'appel de la complexité, du mélange, de la superposition, on s'approchait alors (plus ou moins, selon les cas) de la "bouillie sonore".

("Bouillie sonore" que maintenant je ne prend même pas la peine de tenter de nettoyer. Sinon, vu que j'ai des centaines d'enregistrements de ce genre dans mes réserves, je n'en verrais pas le bout. Et, à moins d'une absolue nécessité pour ce type d'opération-là - non garantie d'améliorer les choses qui plus est -, je n'en ai vraiment pas le temps...)

De ce fait le son s'éloigne de beaucoup du minimum correct.


Alors, dans ces conditions, pourquoi mettre ici cette archive ?

Eh bien parce que, pour ceux qui en auront le courage, et à condition évidemment d'être soi-même correctement équipé pour l'écoute, je trouve que c'est là une étude (fort) intéressante en soi. Rien n'y est soigné, poli, bien sûr, mais je recherchais alors une forme d'expression, des idées. (Et quant à ce que j'avais trouvé là, comme idées d'expression, je pense aujourd'hui que cela aurait valu la peine de limer et lisser. Mais je suis allé dans d'autres directions pour finir. Et "courir plusieurs lièvres à la fois", comme on dit, hum ? n'est-ce pas ?


Bref. Dès lors que je farfouille dans ma caverne d'Ali Baba, des brouillons, études, ébauches pour "Je suis la vie", poème d'Apollinaire, j'en trouve par brassées. Tant, que je ne peux toutes les écouter, et que ma foi... Eh bien plouf plouf quoi !


le hasard fait le reste...

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Lien vers : "Je suis la vie" (version instrumentale) - sans paroles

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Je suis la vie

 


Je suis la Vie… Je suis le Son et la Lumière…

Je suis la Chair des Hommes…

Je suis la substance sacro-sainte qui sert

La Pensée d’où jaillit l’Art, l’Amour qui console…

 

Je suis la Grandeur de la Vie,

Je suis la Chair des Hommes…

qu’on me vende ou qu’on me prostitue,

Je ne sers que les grandes choses…

 

Tout jaillit de mon marbre,

et aussi naturellement

que la fleur jaillit de l’arbre,

au printemps…

 

qu’à l’ombre de la nuit succède la Lumière

des jours…

que l’enfant naît de sa mère

toujours…

 

Tout le monde a couché sur l’orgueil de mon corps,

et j’ai versé la jouissance à tout le monde

aux faibles comme aux forts,

j’ai donné leur part de la Chair des Hommes…

 

Mais dans la maison où je prolongeais la Vie,

et qui avait l’air d’un hôpital –

il y avait des filles et des filles pâles,

jalouses de me voir vautrée avec leurs mâles.

 

-       Et l’on m’a dit qu’Elles s’appelaient « Les Patries ! »

 

Les jalouses Patries m’ont déchirée un jour,

Moi ! la Pensée, Moi, l’Art, et Moi l’Amour !

Mais malgré leurs flèches sûres,

mon corps est splendide toujours.

 

Car elles ont fleuri, mes blessures,

et les mâles, brûlant toujours d’anciennes fièvres,

heureux que tout mon corps ne soit que lèvres,

Déjà, aux creux du lit moite, encore, se recouchent…

 

 

Apollinaire