L’AMI NE MENT PAS, SEUL LE MASQUE… PARFOIS (+ L'AMI NE MENT PAS-9 : Philippe Baudet, 2013 (étude a cappella sur mon petit dictaphone de poche))

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Jarret dur du Lamine et fine gueule d’or…

L’AMI NE MENT PAS, SEUL LE MASQUE…

PARFOIS

 

Jarret dur fulgurant puis tendu au point d’orgue

D’un œil qui s’en va pleurant L’ami ne ment pas

Le poplité-ressort l’assura d’un grand pas

Jusques au Grand Paris où se gonfle la morgue

Du vent des suicidés décédés de DENFERT-

ROCHEREAU ô métro fourré de vocalises

D’ivrognes de pétés de nègres de valises

De quelques trains parfois qui fendent un peu d’air

Et longent des Enfers leur transit à étages

Où logent des grillons aussi et des virus

Des trognes de pédés piqués jusqu’à l’anus

Des amours !... chair fraîche ô putes de métayages !

Pauvres chéri/e/s au sexe à four chauffés pour macs

Et leurs marrons ! larrons de Christs élégants rack-

Etteurs d’âmes mortes âmes déliquescentes

Où – masque d’absence – Paris y danse, absinthe !

Ô – delirium tremens – Paris qui danse, absente !

*

Lamine mon ami ton jarret à ressort

En un saut de grillon décida de ton sort

Te fit quitter Lyon pour cette anthropophage :

La vieille callipyg(e) mêmement coprophage

Belle qui bande sec ! grâce à monsieur Eiffel

Te plongea dans les ions… peut-être le lumière…

Depuis ?... Kinski est mort et j’ai pensé à toi

J’ai pleuré et j’ai dit : ici c’est la frontière…

Ici cessent la rime et quelques « vers-valises »…

Et le logos ! L’ami ne ment pas : la mesure

Stricte de prosodie carrée d’alexandrins

Ce n’est pas de la frime c’est sa voix scandée

 

C’est le verbe-chant enchâssé de densité

Bien à toi ô Lamine

 

 

 

 

Philippe Baudet, lundi 16 décembre 1991