Jarret dur du Lamine et fine gueule d’or…
L’AMI NE MENT PAS, SEUL LE MASQUE…
PARFOIS
Jarret dur fulgurant puis tendu au point d’orgue
D’un œil qui s’en va pleurant L’ami ne ment pas
Le poplité-ressort l’assura d’un grand pas
Jusques au Grand Paris où se gonfle la morgue
Du vent des suicidés décédés de DENFERT-
ROCHEREAU ô métro fourré de vocalises
D’ivrognes de pétés de nègres de valises
De quelques trains parfois qui fendent un peu d’air
Et longent des Enfers leur transit à étages
Où logent des grillons aussi et des virus
Des trognes de pédés piqués jusqu’à l’anus
Des amours !... chair fraîche ô putes de métayages !
Pauvres chéri/e/s au sexe à four chauffés pour macs
Et leurs marrons ! larrons de Christs élégants rack-
Etteurs d’âmes mortes âmes déliquescentes
Où – masque d’absence – Paris y danse, absinthe !
Ô – delirium tremens – Paris qui danse, absente !
*
Lamine mon ami ton jarret à ressort
En un saut de grillon décida de ton sort
Te fit quitter Lyon pour cette anthropophage :
La vieille callipyg(e) mêmement coprophage
Belle qui bande sec ! grâce à monsieur Eiffel
Te plongea dans les ions… peut-être le lumière…
Depuis ?... Kinski est mort et j’ai pensé à toi
J’ai pleuré et j’ai dit : ici c’est la frontière…
Ici cessent la rime et quelques « vers-valises »…
Et le logos ! L’ami ne ment pas : la mesure
Stricte de prosodie carrée d’alexandrins
Ce n’est pas de la frime c’est sa voix scandée
C’est le verbe-chant enchâssé de densité
Bien à toi ô Lamine
Philippe Baudet, lundi 16 décembre 1991