Bon... Depuis 2013 j'ai dans mes fichiers audio quelques études d'un certain poème de 1990 : L'AVALOIR.
Études qui me tiennent à cœur. Mais que je n'ai pu parvenir encore à finaliser.
A l'époque (2013) je n'étais guère mieux équipé qu'en 2012.
Je faisais toujours des études audio avec les moyens du bord. Tentais néanmoins des expériences. Plaçais ceci ici, cela là, afin d'influer sur le rendu. Sans perdre de vue toutefois le but premier : faire couler le robinet à flots, ne pas chercher la perfection (on s'en doute !) mais trouver des idées musicales... à polir "plus tard".
Et c'est ce que je fis, polir, quand je fus un peu mieux équipé : de limes plus fines.
Seulement j'avais accumulé beaucoup de matériau. Et ne pouvais limer tout cela que petit à petit. Beaucoup d'études audio restèrent donc en l'état, forcément, eh !
Un petit nettoyage par-ci par-là en attendant.
Pour les amateurs de brouillons, de croquis, d'ébauches (dont je fais moi-même partie), je sors désormais de ces études-là du placard. Où elles attendent sagement mon bon vouloir.
Tout doux petites ! je n'ai pas six mains et trois têtes ! Tout doux les filles...
Voici donc l'une des ébauches de 2013 de L'Avaloir, version audio. L'une des plus sobres, en technique parlé-chanté, parce qu'au moins, ainsi, on y entend à peu près correctement les paroles.
J'en ai trouvé d'autres de 2013. Tentatives de chant plus sophistiqué, plus riche - mais sans avoir les outils de cette "sophistication" à l'époque en question : ce qui "passait" pour des vocalises, ne passait guère pour la compréhension des mots...
(Quant à L'Avaloir, poème, il est pour sa part depuis longtemps "au propre".)
L'AVALOIR (poème) : Ph Bdt, 1990
L'AVALOIR (audio) : Ph Bdt, 2013
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L’AVALOIR
Lorsque passa le train au Sexe-Gare
Nul n’avait sifflé, pas mêm(e) crié : « Gare ! »,
Nul passager n’avait tiré l’alarme,
Pas plus que le Con-Gendarme son arme.
Ventre bleu et bouche rouge de sang,
La tête et puis les mains c’était du vent…
Dans un placard des cafards font la fête,
Une ventouse, la rosée, la Bête :
Une brute avec des doigts et des dents…
Dans le coma ça chasse par-devant…
Ils avaient des lames, la blouse blanche,
Leurs yeux dormaient, mi-clos sous l’avalanche !
…TELLE VIE QUI S’EN VA À L’AVALOIR,
D’un regard flou et l’oreille au parloir,
Des choses froides et chaudes sous l’aile :
Pic noir, pic vert ! – pique de fer en elle ;
À L’INSTANT NOUS PERDÎMES LA CONSCIENCE.
CAR QUAND PASSA LE TRAIN AU SEXE-GARE
NUL N’AVAIT SIFFLÉ, PAS MÊM(E) CRIÉ : « GARE ! »,
NUL PASSAGER N’AVAIT TIRÉ L’ALARME,
PAS PLUS QUE LE CON-GENDARME SON ARME.
(Philippe Baudet, 1990)