Le Rêve d’un curieux
À F. N.
Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,
Et de toi fais-tu dire : « Oh ! l’homme singulier ! »
— J’allais mourir. C’était dans mon âme amoureuse,
Désir mêlé d’horreur, un mal particulier ;
Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse ;
Tout mon cœur s’arrachait au monde familier.
J’étais comme l’enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle…
Enfin la vérité froide se révéla :
J’étais mort sans surprise, et la terrible aurore
M’enveloppait. — Eh quoi ! n’est-ce donc que cela ?
La toile était levée et j’attendais encore.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857
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N.B. La mise en musique de ce poème de Baudelaire remonte à 1989, dans mon premier cahier de musique.
La présente étude audio date de 2017. Et n'est évidemment encore qu'une approche vocale et instrumentale. Le poème de Baudelaire n'y est pas même interprété dans son intégralité, c'est dire qu'on est encore loin du compte !
(Je sais avoir d'autres études pour ce poème dans mes réserves audio (ou Archives, ou... comme on voudra). Peut-être en ai-je de plus avancées que celle-ci ? Mais probablement aucune qui soit "achevée". Je mets tout de même cette étude ici car il me semble intéressant de faire entendre des étapes : et celle-ci m'avait demandé déjà beaucoup de travail...)
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Lien vers : L’Âme du vin (poème de Baudelaire) / musique de Ph Bdt
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