Je parlais ce soir avec ma fille, et lui racontais des histoires de mon lointain passé, quand, vers 1976 et durant les quelques années qui suivirent, je m'étais inventé des doubles, davantage que des pseudonymes, car chacun de mes doubles avait son monde et son mode de fonctionnement : je leur donnais à faire par exemple des dessins - que je ne pouvais faire moi-même en tant que Ph. Bdt. Puis chacun me rendait sa copie. Ha, ha ! Hé, hé ! Ho, ho !
Le contremaître (si je puis dire) s'appelait Auguste Bial. Auguste Bial dirigeait des sous-fifres, qui avaient nom : Lantes di Bialo, Bialo (tout court), Bialankalop, voire Jean le duc, Contentin-le-malheureux ; et bien d'autres encore. Tout une ribambelle en fait. Tous, ou presque tous, de joyeux drilles, des gais lurons. Quand pour ma part, je devais me farcir le tragique de la condition humaine. Pff...
Si Auguste Bial était le contremaître, c'était tout de même Ph. Bdt qui restait le patron. C'était bien pratique : chacun me remettait ses œuvrettes en fin de journée, tandis que moi-même, eh bien je me tournais les pouces ; ou alors prenais le temps de m'occuper des "choses sérieuses". Raide comme un pape. (Ou comme la Justice, dit-on dans les dictionnaires.)
Bien à vous,
Ph Bdt