PAYSAGE MARIN
Là ! un soleil pâle flotte, pauvre drapeau,
Rond mou tanguant, blafard, sur la crête des flots…
Une onde vient plisser la surface de l’eau,
Comme un dessin de torrent creusant des ravines :
Du roc a pris racine et fend la peau en trop…
Les vagues déguisent la mer, en chair amorphe ;
L’écume est son envers : épileptique mousse…
Une falaise a mis son chapeau de verdure,
Traînée sur la paroi cassée de sa figure…
Neptune plus loin galope, et son sabot palpe
Les seins d’eau chérie de la bonace qui cloque…
Tout ça respire et joue dans l’air doux où se croisent
La terre et l’océan : géants ! parmi des masques
Plantés là ! sur des plage(s), où des voiles claquent…
Philippe Baudet, 1989
(texte écrit directement sous les portées de mon cahier de musique – afin de servir de support à une mélodie)