PIPE
Le chemin qui mène aux étoiles
Est pur sans ombre et sans clarté
J’ai marché mais nul geste pâle
N’atténuait la voie lactée
Souvent pour nouer leurs sandales
Ou cueillir des fleurs athées
Loin des vérités sidérales
Ceux de ma troupe s’arrêtaient
Et des chœurs porphyrogénètes
S’agenouillaient ingénument
C’était des saints et des poètes
Égarés dans le firmament
J’étais guidé par la chouette
Et n’ai fait aucun mouvement
(Guillaume Apollinaire, « Poèmes divers, 1900-1917 » in Le guetteur mélancolique)