POURQUOI SE RENDRE ? (Version avec un léger swing) : Philippe Baudet, 2021

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"Pourquoi se rendre ?", version orchestrale sur un poème de René Char - sans paroles évidemment. (Ici, avec un très léger swing. Alors que précédemment c'étaient des versions beaucoup plus "solennelles" que j'avais écrites.)


J'en avais écrit, sur ce poème de Char, ce dès 1990, une mélodie dans mon premier cahier de musique. Je suis d'ailleurs parti, pour cette version orchestrale, des notes écrites à cette époque lointaine.


Toutefois, je sais en avoir fait également, (sans doute en 2012), une version chantée (a cappella). Mais ne l'ai pas encore retrouvée, hélas... - bien qu'elle chante dans ma tête...


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POURQUOI SE RENDRE ?

 

 

Oh !

Rencontrée, nos ailes vont côte à côte

Et l'azur leur est fidèle.

Mais qu'est-ce qui brille encore au-dessus de nous ?

Le reflet mourant de notre audace.

Lorsque nous l'aurons parcouru,

Nous n'affligerons plus la terre :

Nous nous regarderons.

 

René Char



 

 

POURQUOI SE RENDRE ?

 

 

Pourquoi se rendre ? Eh oui, pourquoi se rendre en effet ? Se rendre à qui d'ailleurs ? À quelle police ? À quel clan ? À quelle faction ?

 

Ou bien abdiquer ?

 

Puisque je murmure dans le désert, puisque j'y chuchote plus que je n'y crie - comme le veut l'expression -, ce faisant, je ne risquerai pas de déranger les quelques ombres qui passent sur le sable, au-delà des dunes, là-bas, là-bas, je suppose ; pas plus que les mirages...

 

Cet après-midi Pourquoi se rendre ? de René Char s'est mis à chanter sous mes pas lors d'une balade dans les bois. Je veux dire les mots du poème sur la mélodie qui m'était venue il y a trente et un ans et qui était comme morte dans mon premier cahier de musique. Qui m'était devenue inconnue en tout cas.

 

En attendant de pouvoir la livrer a cappella à quelques roses des sables s'ennuyant dans la nuit du désert, je viens de retravailler la version orchestrale. Et comme c'est, je crois, un peu mieux que la précédente fournée, j'espère que ces roses des sables y trouveront quelque intérêt, elles qui n'ont rien d'autre à faire, nul livre à lire, nul poème pour les distraire un tant soit peu, à part bien sûr les grondements du vent, le chergui, ou quelque vent de foehn, ou encore le ghibli, ou alors le khamsin, ou ailleurs le sharav ; bref, à part la musique des vents leur soufflant aux pétales, j'espère que la brise qui viendrait les frôler avec cette musique, ne leur brisera pas menu les hem hem, mais que, ma foi, elles pourraient en effeuiller des détails nouveaux pour elles...

 

 

 

 

Philippe Baudet, septembre 2021