Ton père depuis son lit, grimace à la trogne,
S’en fut un jour d’été… danser là où ça grogne !
POUSSIÈRE…
La poussière qui ronge les os des vieux morts,
En une osmose d’or c’est du sable de mer,
C’est la plage coulée qui descend dans TA tombe,
C’est ce que tu pétris, ENFANT, au fond des combes…
…Avec ton petit seau et tes manières d’homme,
Ta casquette en arrière et ton pas traînant comme
Ton père dans le pré, cigarette à la bouche,
Qui s’en irait danser un jour… à coups de fourche !...
…Chez Belzébuth, bardé de feu, dardant le fer,
Son trident arrachant à SES morts leurs Pater ;
Eux, tout de contrition ; lui, les comptant… qui passent
Les portes de l’enfer que la tombe outrepasse…
…Quand sous la ligne bleue danse un tournoiement dense
D’ultimes mouches survolant la carne rance
Tandis que de très loin louchent des percnoptères :
Hideusement plumée, l’engeance délétère
Va, bavant au dessert !
Puis, bravant le désert… :
La poussière qui rongera les os du mort,
Dans l’or de son creuset sera SABLE-DE-MER ;
Sera la PLAGE-RRHÉE qui coulera TA tombe,
Celle qui se pétrit, ENFANT, au fond des combes…
Philippe Baudet, 1988-1992