UN OISEAU CHANTE, est un vaste chantier audio que j'ai mis en route en 2012, ce avec les moyens du bord dont je disposais en cette année 2012, c'est-à-dire dérisoires ! (Mais on n'arrête pas un Don Quichotte, que voulez-vous : ce n'est pas raisonnable un Don Quichotte...)
UN OISEAU CHANTE, est d'abord et avant tout un superbe poème d'Apollinaire, qui, l'air de rien, nous parle de la Guerre de 14-18, de SA guerre dans les tranchées. Poème dont je me suis emparé pour en faire un “chant musiqué”. L'essentiel du matériau est d'origine : 2012, donc. Voix, vieux piano-branlo. Puis quelques autres instruments maison...
En 2012, je me suis acharné à réaliser des strates sonores sur des strates sonores. Tout cela avec mon seul petit Olympus, dictaphone de poche à qui je dois beaucoup. C'est grâce ou à cause de lui que je me suis lancé à corps perdu dans l'audio, en 2012. « À corps perdu », voilà bien l’expression ad hoc, en ce qui concerne cette expérience. Oui, c'est « perdu d'avance » quand on persiste à demander au petit Olympus de donner plus qu'il ne peut donner.
Par la suite, je me suis équipé un peu mieux, peu à peu. Mais quand je fus un peu mieux équipé, j'avais déjà derrière moi des tonnes d'études audio réalisées avec mon seul petit dictaphone de poche.
(Sans compter que mon vieux piano sombrait, quant à lui, dans la ruine. D'ailleurs, quand j'ai commencé à m'enregistrer, au printemps 2012, il était déjà faux, de plus en plus archi-faux. Des touches, trop lasses, ne se relevaient plus après que mes doigts les avaient foulées. Et, malgré cela, j'ai quand même persisté. Persisté et signé. Non mais !)
Pour revenir au cas particulier de : UN OISEAU CHANTE, j'ai dans mes archives audio, dans ma Caverne d'Ali Baba, maintes et maintes études, ébauches, brouillons, a cappella ; et j'en passe.
Dès 2014, je me suis acharné à travailler ce matériau-là, brut s’il en est, afin de tenter de le “nettoyer déjà”. Et créer sur cette base.
J'ai passé des dizaines d'heures à essayer d'améliorer ne serait-ce que le rendu de la voix. À effacer les bruits parasites entre autres. Et puis, je ne sais plus ce que j'ai fait encore ? Ma mémoire me joue des tours à sa manière. « Je ne sais plus. »
En 2014, mon matos était évidemment déjà plus performant qu'en 2012, ce qui n'est pas difficile ; mais bien loin encore d'être satisfaisant. Je n'avais AUCUNE expérience dans le domaine du son. Petit à petit... je me suis fait ma propre expérience. Qui vaut ce qu'elle vaut bien sûr.
Mais… Trêve de bavardage. J'ai tant et tant d'études, anciennes maintenant, que je ne sais par laquelle débuter. Laquelle vous soumettre en premier ? De plus, malgré tous mes efforts ultérieurs, aucune n'est... Enfin bref. « C'est ce que c'est », et puis voilà !
Pourquoi vous soumettre quand même ce travail alors, vous demanderez-vous ?
Hé ! C'est que, veuillez excuser (si vous le pouvez) l'immodestie, c'est que mon autocritique s'adresse à mon inexpérience et à mon manque criant de moyens à l'époque, nullement à la qualité de ce travail sur le plan artistique.
Je me rends compte, même aujourd'hui, du potentiel qualitatif contenu dans ces “essais”. Émotionnel, aussi.
À vous de vous faire votre propre opinion sur la question.
Pour ma part, j'eusse peut-être préféré que ce fût franchement mauvais, fond et forme, ainsi je n'aurais pas à me prendre le chou aujourd’hui avec ces “vieilleries”. Qui ne seraient jamais que des “vieilleries”, précisément. Pas grave : « Faut bien débuter, en tout, un jour ou l’autre, non ? »
Seulement voilà, à mes yeux ces “vieilleries” n'en sont pas, justement, de simples “vieilleries”. (Ce sont même, parfois, de temps à autre, des Perles. Certes des perles à l'état brut, un peu cabossées, comme le sont les perles sauvages. Mais les connaisseurs savent que, souvent, les perles sauvages ont plus de prix que les perles de culture, plus rondes, certes, plus jolies, plus brillantes ; plus... toc, aussi.)
(Version Un Oiseau chante 10 I g CUBE 3 B)
Philippe Baudet, le 20 janvier 2023
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Un oiseau chante
Un oiseau chante ne sais où
C’est je crois ton âme qui veille
Parmi tous les soldats d’un sou
Et l’oiseau charme mon oreille
Écoute il chante tendrement
Je ne sais pas sur quelle branche
Et partout il va me charmant
Nuit et jour semaine et dimanche
Mais que dire de cet oiseau
Que dire des métamorphoses
De l’âme en chant dans l’arbrisseau
Du cœur en ciel du ciel en roses
L’oiseau des soldats c’est l’amour
Et mon amour c’est une fille
La rose est moins parfaite et pour
Moi seul l’oiseau bleu s’égosille
Oiseau bleu comme le cœur bleu
De mon amour au cœur céleste
Ton chant si doux répète-le
À la mitrailleuse funeste
Qui claque à l’horizon et puis
Sont-ce les astres que l’on sème
Ainsi vont les jours et les nuits
Amour bleu comme est le cœur même
Guillaume Apollinaire