À Andrée, ma mère
Le vent souffle des robes lourdes
Miraculeuses plus que Lourdes,
TU REFLEURIS !
Ton crayon noir est plus agile
Que Rodin avec son argile,
ET TON ŒIL RIT !
Tu allonges de fiers bijoux
Depuis tes mains jusqu’à tes joues :
BEL EMPAN, DIS !
Et tes paupières se colorent…
Tu voyages – multicolore –,
TU RESPLENDIS !
MATER DOLOROSA, ALMA MATER…
Le temps consomptif de la flamme,
Temps long de vie,
Au mal obvie
Sous des voiles fastes de femme…
Tel je vis le corps de ton âme :
Impalpable, que rien n’entame ;
Qui même pendant les alarmes
Nous fit ! – esquisses -,
Mère-Matrice,
Nous tes fils, au lait de tes larmes,
Jadis, jadis…
Nous, tes Narcisses !
Ployant parfois du poids des armes,
Sabres effil-
És sur ton Phil’,
Ton Gil’, ton Chris’ : œufs de tes charmes…
Comme des bouquets de violettes
- La fleur des prés mise aux voilettes -,
Défeuillés au lit dur du drame
Quand deux époux
Serraient leurs cous
- Cerf contre biche ! Et puis le brame
Tu très très vite
Au sein du gîte…
(Épilogue)
« Avec le temps (…) » …
Mais la flamme aujourd’hui s’élève ;
La femme se lève telle Ève :
Côte d’Adam
TA VIE T’ATTEND !
Un bus t’emmène sur la grève…
Philippe Baudet, 4 janvier 1992
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Lien vers : Cé (33-B) + Les Ponts de Cé (d'Aragon)
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Lien vers : "Le Temps-Miroir" + "Vol en rase-motte"