À Andrée, ma mère (+ Cé (26-C-sol 19 2) : Philippe Baudet, 2016)

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À Andrée, ma mère

 

Le vent souffle des robes lourdes

Miraculeuses plus que Lourdes,

TU REFLEURIS !

 

Ton crayon noir est plus agile

Que Rodin avec son argile,

ET TON ŒIL RIT !

 

Tu allonges de fiers bijoux

Depuis tes mains jusqu’à tes joues :

BEL EMPAN, DIS !

 

Et tes paupières se colorent…

Tu voyages – multicolore –,

TU RESPLENDIS !

 

MATER DOLOROSA, ALMA MATER…

 

Le temps consomptif de la flamme,

Temps long de vie,

Au mal obvie

Sous des voiles fastes de femme…

 

Tel je vis le corps de ton âme :

Impalpable, que rien n’entame ;

 

Qui même pendant les alarmes

Nous fit ! – esquisses -,

Mère-Matrice,

Nous tes fils, au lait de tes larmes,

 

Jadis, jadis…

Nous, tes Narcisses !

 

Ployant parfois du poids des armes,

Sabres effil-

És sur ton Phil’,

Ton Gil’, ton Chris’ : œufs de tes charmes

 

Comme des bouquets de violettes

- La fleur des prés mise aux voilettes -,

 

Défeuillés au lit dur du drame

Quand deux époux

Serraient leurs cous

- Cerf contre biche ! Et puis le brame

Tu très très vite

Au sein du gîte…

 


(Épilogue)

 

« Avec le temps (…) »

Mais la flamme aujourd’hui s’élève ;

La femme se lève telle Ève :

Côte d’Adam

TA VIE T’ATTEND !

Un bus t’emmène sur la grève…

 

 

 

Philippe Baudet, 4 janvier 1992

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Lien vers : Cé (33-B) + Les Ponts de Cé (d'Aragon)

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Lien vers : "Le Temps-Miroir" + "Vol en rase-motte"