ADIEU TAM !
Tendre Tam-
Tam ô tonnerre !
Tu percutes des tonnes
De tonneaux en Arabie, comme des fauves en Afrique,
Tout roux et huilés de leur vaste veste noire :
Enfants dégénérés de l’antique monde végétal et des
Pétro-dos-lard… depuis longtemps déjà écoulés le long
Des os de la Terre…
Cher Tam-
Tam, tu fais
À mes oreilles, comme ferait l’anthracite à mon nez :
Un drôle de parfum des entrailles-de-planète ; tu fais
Un diable-bruit, et qui cogne en ma tête !
Oui ami Tam-
Tam tu bondis dans mon cerveau tel un cabri par les
Chemins ;
Ou bien tu t’ébroues, et t’ébranles
Avec le pas lourd des blindés,
Monstres coriaces, le flanc frappé d’acier trempé…
De boue, sur d’autres voies…
Monstres fuyant de plus lourds qu’eux !
Je t’écris Tam-
Tam pour que tu cesses de me prodiguer
Cette « amitié » qui me flanque… un peu trop la trouille !
Quand te vient, boulonnée de mémoire,
La page huilée de mes neurones…
Quand éclate ta joie-gyrophare : te rage électrique
Qui me fait me trémousser, moi, muet-muré ;
Qui m’agite le bras,
Tel un fanion ridicule…
Coucou… ciao !
Te dire adieu Tam-
Tam c’est mon rêve :
Je m’enfuis loin d’Epilepsy-City…
Philippe Baudet, 1994
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Lien vers : Italie, la mort au mur (+ Bingo Cube 6)