ITALIE, LA MORT AU MUR
(V)
C’est la Vélasquez-partie devant le palace
Tous les lis d’Italie ont mouillé sur la place
Tous les chardons pourris ont bu mille calices :
Les âmes éplorées ont lissé leur pelisse !
Sur le mur de Rome, perforé de mitraille
L’affiche claironne sa soif de liberté
Écrite en vers de sang qu’un fusil à grenaille
Décharge ! Elle est la fleur émue de puberté
Ô Italie, les poils de la guerre ont chatouillé la palme des conquistadors de la botte.
Le condottiere muselé brille vert-de-gris dans sa cuirasse de bronze ; à Venise, où Verrocchio l’a laissé, chevauchant la poussière…
L’Italie s’est ensablée dans la guerre des hommes en noir – pas de canard !
Un tambour-major chante dans la pierre :
« Un homme replet,
Sur la tête un bonnet
Modulant le crâne lisse
Sur la gueule dévissée,
Un pompon au sommet – un pendule !
D’une heure mal venue… »
Philippe Baudet, septembre 1990 (l’une des versions, parmi maintes autres versions)
****************************************
Lien vers : Adieu Tam ! (+ Bingo Cube 6)