ph bdt, jadis : croquis (détail) d'après Delacroix
ph bdt, jadis : croquis (détail) d'après Delacroix
ph bdt, jadis...
ph bdt, jadis...
ph bdt, jadis...
ph bdt, 2003 : croquis de Maria, mini-chienne napolitaine
ph bdt, jadis... : "Ohé ! Léo ? Où qu't'es dis ?"
ph bdt, ultra-jadis !
ph bdt, jadis : croquis d'après Delacroix (pour une variation)
ph bdt, 2003 : croquis de la petite Maria
Amicalement vôtre,
Philippe Baudet
OISEAU
OISEAU
Vois !
Vois, je croasse
Je suis un oiseau
Vois !
J’ai des échasses
Je marche dans l’eau
Vois !
Je lisse mes plumes
J’étire mes ailes
Vois !
La vie je l’assume
De la terre au ciel
(Philippe Baudet, 1989)
L'Empreinte...
L’empreinte…
Hurlements de la truie sur l’autel campagnard dans une cour en fête encombrée de seaux, de hachoirs, de flonflons ; puis encombrée du silence d’une enfant pétrifiée. Une enfant aux yeux noirs.
Beuglements étouffés de la truie quand lui plonge dedans le poignard du sacrifice. Parmi des spectateurs aguichés et leurs bravos rien qu’à l’idée du boudin à venir. Un boudin tout chaud. Dans la gamelle sous le cou encore vif de la bête encore vive. Qui vit ses derniers instants.
Face à la foule avide elle se vide. Tandis que son bourreau, lui met les doigts ! Lui met les doigts d’une main dans la fente qu’il lui fit sur la carotide. Lui ouvrant bien grand les lèvres de la blessure. Afin que tout son jus s’écoule dans la bassine où le sang va s’empâtant lentement.
Il tourne, tourne, de sa large main, le tueur de truie, pour casser au fur et à mesure les grumeaux indésirables, dans cette sauce longue à révéler.
Comme le ferait un cuisinier sur le fourneau il touille donc amoureusement son fond de sauce, cuiller en bois au bout des doigts.
Cette sauce c’est le sang de la bête. Bientôt boudin enfin ! Quand la truie enfin vidée !, cette moelleuse matière, encore fluide mais plus tellement liquide, se glissera dans les intestins prestement débarrassés de leur locataire naturel par d’autres mains, certifiées bouchères-charcutières.
Chacun retient son souffle en attendant ce moment suprême : acmé de la cérémonie.
Et le tueur brasse inlassablement le sang dans le récipient pour éviter sans doute que ne se forment à la toute dernière seconde encore, d’encore possibles gênants caillots.
Car c’est là tout un art ! Mais oui ! Et qui ne saurait s’improviser ! Ce n’est pas une tâche pour amateur ! Ça non ! (« Zou ! Laissez faire L’Artiste ! »)
Il brasse donc, le pro. Concentré.
Et c’est alors que d’un avant-bras, de ses doigts lestes, agile le tueur de truie presse la rose chair porcine. Enflée telle une vulve.
Dans le seau qui s’emplit cela fume. Tandis que la tuée meurt. Devant les yeux d’une enfant brune. Dont le regard s’embue. (Mais, “ailleurs” ; dans un coin de la mémoire de la femme.)
Folie meurtrière ou pas ? Il arrive quelquefois à Lise de poursuivre Guy avec un grand couteau de cuisine. Ainsi qu’avec des grondements de fauve. Et les murs tremblent.
Et alors c’est au tour de Guy d’être la proie. Ce cochon ! Dont ladite Lise, “harpie-bouchère” devenue, fera si elle l’attrape des rondelles de saucisson !
Cours Guy ! Cours !
(Philippe Baudet, 2011)
ph bdt, jadis : "A DADA !"