ATTENTION ! Archive audio de 2013.
Avec un son bien médiocre, je vous prie de m'en excuser.
Je suis tombé par hasard, dans l'une ou l’autre de mes Cavernes d'Ali Baba, sur cette étude enregistrée avec mon petit dictaphone de poche. C'est un outil bien pratique quand on veut faire des croquis audio spontanés. D'un seul tenant si je puis dire. Mais quand on lui demande plus qu'il ne peut donner, quand on s'en sert non plus pour une seule prise de son, mais pour plusieurs couches superposées, alors... On peut aboutir, à de la bouillie sonore. Du moins moi, à une époque où ce dictaphone de poche était mon seul "studio", quand je ne disposais que de lui pour enregistrer mes "compostions"... se complexifiant de plus en plus.
Ici, on a affaire à deux - si ce n'est trois ? - couches superposées. Deux je pense, sinon ce serait encore plus vilain : une première couche pour la voix & le vieux piano-branlo. Et une autre pour le bruitage ajouté : sons d'arbres abattus.
Bref, comme malgré tout je trouve cette esquisse émouvante, eh bien... Je vous la propose à l'écoute.
Z'êtes prévenus : ne dites pas : "Bah !"
Bien à vous.
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ARBRE (I)
L’arbre, roi de la forêt,
Maître de la clairière,
Maître absolu après (?) Dieu.
Dieu de la flore,
Imploré par elle,
Que lui boit !
Sous un ciel qui ploie.
(D’un seul coup !)
L’arbre brutal – royal –,
Détestable,
En forme de monstre,
Inoubliable,
L’arbre,
L’arbre est souverain,
Tout bombe en lui, tout se durcit.
Et la terre se creuse.
« Monstre en forme de monstre,
J’aboie dans la forêt,
Maître de la clairière,
Maître absolu après (?) Dieu », dit l’arbre.
Arbre. Le dieu de la flore,
Chérie qui l’implore.
(Implose les spores !
Éclate le cytoplasme !
Tombe le pétale
Sur la terre étale !)
Sous un ciel qui ploie,
L’arbre royal et dur,
Arbre brutal voire détestable,
Se ramasse, se masse,
Sous un ciel qui ploie,
En forme de monstre,
In…ou…
(L’arb)
…Bliable
(Re arb)
« Roi de la forêt, je, dit l’arbre,
Moi, l’abri mental,
Plante monumentale,
Je - dit l’arbre -, la terre, bois,
Inou…
…Bliable.
Moi, qui souverain,
Bombe moi en moi,
Moi me durcis. »
L’arbre. Dé-tes-ta-ble.
Table !
À plat parfois…
Chêne de
Plancher…
Me-sur-a-ble !
(Philippe Baudet, dans les années 80…)
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ARBRE (II)
Non, il n’est pas d’arbre qui s’effondre de par la foudre, bien que le ciel – quand il poudroie – fasse vomir ses gueules : dix milliards d’ions, comme les flèches de Zeus ! Car l’arbre tient, même sous les bombes humaines, son rang… Même mort, même immonde émondé, même cramé, il reste debout… Noir s’il le faut… À moins, à moins que ne s’en mêle la hache des volts, fâcheuse faucheuse qui cogne et taille à la base même des âmes verticales. Ou encore la vermine : l’arbre alors tombe… en poussière.
(Philippe Baudet, dans les années 80…)