BANQUETS, MON CHER !
Tant de cuissots saignants,
Tant de cuissots rôtis,
Tant de fleuves de sauces,
Tant de saucées fleuries,
Fleuries de bouquets rares,
Cueillis dans des jardins,
Jardinés sous des serres,
Ou cherchés aux chemins,
Odorant des secrets…
De Cuisiniers mon cher !
Tout ! et autant d’effluves,
Ça vous berce un palais
Où papille Gustave,
Où pourlèche la langue…
Les lèvre(s), en paix au havre
Des sens in-interdits…
Mais l’haleine s’évente ! aux vents des estomacs…
Ondulent les ventres, doloris par les pets ;
Qu’anesthésie la Joie… culinaire mon cher !
La brise est au(x) parfum(s) dans les patios l’été…
Cela bruit doucement
Sur les versants des seins
De Madame-la-Terre
Ou sur ses longs plateaux ;
Mouillant ici et là,
Devant les gastronomes,
Et le poing sur la table :
LE CUL EST MÉTRONOME !
Le cul est métronome,
Comme la branche est fraîche
Qui fou-ette les airs…
Le corps lui, est guimauve
- D’une douceur sincère,
Mais de graisse équivoque ! -,
Qui balance la panse, et balaie la pensée
D’un revers de la main…
Appuyée sur des vins au port millésimé
Sous des robes bordeaux-bourgogne-et cætera,
À gésir, loin en loin…
(Philippe Baudet, 1994)
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