DU FRUIT DE LA VIGNE !
DES VERGES ET DES VERGERS SE DRESSAIENT AU LOIN SOUS DES FEUILLES DE VIGNE
Ça va, ça provigne… On dirait de foutus pubis ces collines ! où le vin déjà cogne et coule et colle à la vallée, ensucrée et musquée fortement tout à la fois
Nectaréen et lubrique sous le blond soleil-de-plomb, féminin dans sa rondeur éblouissante comme un sein, mâle de par sa langue qui crache des dards, le sang des coteaux court parmi les poils où le raisin s’agite et gonfle – à rougir !
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LE DIEU DU VIN SERVAIT A TABLE LES FORCES VIVES
Se pressent ventripotents quelques silènes, rubiconds, la barbe torse, à l’entour du Bacchus-de-service – des notables, un édile – dans le ventre enflammé des barriques…
Ça coule sur la langue
O happy few !...
Là, ils sont et ils tanguent
Tels que des sioux !
Dans leur verr(e) de bordeaux
Du meilleur du plus cher
Du tiré au cordeau
En cave sous poussière
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CELA FRISAIT L’ÉTERNEL
C’est là, en boule. Et ça roule. Là où la liqueur vermeille éclaire mieux qu’un rouquin de clochard, au pied d’un réverbère ou sur tel “banc” de sable fin… avec merdes-de-chiens, avec pied-en-gueule, en-reins, au-cul… de bouteille au goulot rotant d’aise du vin “cep-vermeil”, ou de l’éther…
Cela frise l’éternel ; c’est beau comme la mer ; c’est l’ivresse de l’art : c’est Rubens qui danse encore ! C’est chaud aussi, plus qu’en hiver quand un poêle fume – sauf pour clodos sans Emmaüs - à la télé il en est qui meurent dès qu’il neige : des cons qui oublient d’brancher la couverture sur l’220 (des radins quoi !), puis qui oublient d’fermer la porte quand le vent souffle… tout sur son passage ! Des têtes en l’air !
Philippe Baudet, 1993
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(Lien vers : "Midi !")