étude 1 pour "Je suis la mer" : ECHO-3 - Philippe Baudet, 2013-2014 (étude préparatoire pour "Je suis la mer")

Posté

  • Va-t-on ouvrir ici l'énorme chantier "Je suis la mer" ?!
  • Ben... Quelques études non ?
  • A tes risques et périls bonhomme !
  • Pourquoi tu dis ça ?
  • D'abord parce que ce sont des "vieilleries". Et puis que ça représente un temps énorme de travail et d'énergie que nous y avons mis là, souviens-toi, alors que nous étions grandement sous-équipés à cette époque bonhomme. Qu'il nous fallait nous contenter souvent du vieux piano branlo, en "le préparant" en quelque sorte pour obtenir des sons (rappelant un banjo par exemple), nous contenter de coquillages musicaux, d'un harmonica rudimentaire, de deux flûtes, l'une en mi l'autre en do, de percus avec les paluches sur une planche de bois et de la bague que nous avions au doigt sur un bol ou sur verre, etc.
  • Bon, allez, stoppe là veux-tu ? Tu veux nous démoraliser ou quoi ?
  • Je te l'ai dit pépère, est-il juste, nécessaire, d'ouvrir nos archives ici ? Hum ? A ton avis ? Et pour qui ? Hein ? Pour "eux", là, penchés sur notre épaule ?
  • Oh, bon... Un truc ou deux...
  • Ou trois ou quatre ! Je te connais !
  • Allez quoi... On entr'ouvre, on soulève un peu la jupe ? Telle la vaguelette près du rivage, qui vient nous lécher un tantinet les pieds, Hum ? Allez quoi !
  • Eh bien tu l'auras voulu bonhomme : OK ! Mais rien qu'un peu, on entr'ouvre et soulève, D'acc ?
  • D'acc, d'acc !
  • Messieurs et mesdames, c'est parti. A la demande de mon "moi-même", voici quelques pièces du puzzle, à vous, ici exhibées - sans vergogne... Allez hop : La Mer !

****************


JE SUIS LA MER.

Je suis l’architecture suprême.

Moi, si bel édifice,

Ouverte du cap jusqu’au ventre,

J’ai dans mes flancs la plaie

Du vaisseau qui chavire…

De plaisir !

Je suis Mer… ;

Mère… et maquerelle ! : mes filles, je les envoie

Aux quatre coins du monde…

Faire la Manche ici ;

Être Noire là-bas ;

Rouge ailleurs ;

Et même Morte parfois, et de Sel – c’est tout dire !...

 

Les affaires sont les affaires ma foi ! :

Quand un bel OCÉAN passe, on le taquine…

Et mes filles font la planche,

Qui dessus, qui dessous,

Ses flots rageurs qui bavent !...

Quant à moi ? Je tire quelque peu

Sur les cordons…  de sa bourse aux EAUX D’OR…,

Tandis qu’il se débine

À MARÉE HAUTE… AU LARGE !,

Tout luisant d’huile…

 

 

 

(Philippe Baudet, 1994)


************

Je suis la mer, étude