SAISON
Tel vent d’août a brûlé quelque joue de la Terre,
A réduit en cendr(e)s sa barbe : maïs, blé, seigle… ;
Tel autre s’est joué, comm(e) d’un fétu de paille,
De l’arbre centenaire arrimé à la peau
D’une autre joue du globe.
Une Grande Marée d’équinoxe a noyé,
Dans le ventre même de la mer, ses bébés
Rose(s) et blonds arrachés aux rochers labourés,
Puis les a couchés, par-delà le lit de sable,
Jusques aux draps d’asphalte !
Ailleurs, le sol a craqué sous le soc du diable…
Ailleurs encore, un fleuve a cru tout emporter
Dans la boue de ses crues, engrossé par l’orage,
Et soudain bien pressé de joindre les deux bouts !
Pour vomir son delta…
Gaïa course Hélios. Et dans cette course folle
La vulve de la Nuit engloutit tout un pôle
Tandis que le Soleil dans l’autr(e) darde son sabre,
Comme un phallus forant, pour glisser sa semence
Dans l’astre cabossé
(Philippe Baudet, 1997)
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Lien vers une variante, HELIO CUBE 6 : https://phbaudet.art/p/helio-cube-6-philippe-baudet-2019