HERR KRUPP ET SA GROSSE BERTHA
(Variante B)
Herr Krupp. Une mahousse partouze aux Rosiers vont fleurir en guise de récréation, après un congrès de magnats de l’acier, organisé(s) par Herr Krupp en personne. Le congrès et la partouze. Herr Krupp y présente les dessins de son dernier canon : un géant phallus, crachant un feu d’enfer jusqu’à… Houlà ! Des dizaines de bornes, ma bonne dame. Chapeau l’artiste !
…Et té ! "Bertha", qu’il songe à lui donner comme petit nom à son canon. Mais, chut… C’est une surprise encore. N’allez pas bavasser de trop, hein ! Hé ! Ho ! N’allez pas vendre la mèche, dis ! Dites… On vous fait confiance, t’sais ! C’est m’dame Bertha qui va en faire une tête ! « Bon anniversaire, ma chérie ! C’est ton canon. C’est ton… gigantesque canon. C’est le tien. Il a ton nom. Ton petit nom de baptême. J’espère que ça te fait plaisir. Et, sais-tu… ? Il est tout en acier trempé. Oui, trempé. Du premier cru. Du dernier cri. Mon nouveau-né. Ton bébé. Vois comme il est beau. C’est tout ton portrait, non ? Tu n’trouves pas ? Quoique… Il a ben un peu le nez d’son père aussi : et son père, c’est moi !
Ah mais ses yeux ! Tout crachés ceux d’sa mère ! Et sa mère, c’est toi, ma Bertha ! Pardi ! C’est toi, ma chérie ! Oui, il a bien tes doux yeux mon amour ! Et, surtout, c’qu’il tient le plus de toi, à mon avis, mais c’est sa croupe, ma jolie et plantureuse Madame Krupp ! »
Philippe Baudet, 2009