LA BLEUE (+ Philippe Baudet, 2022 (étude vocale sur mon petit dictaphone de poche))

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LA BLEUE

 

 

 

Où l’horizon poudroie en photons très mobiles

S’élève tout un pan de roc inamovible

Ça tangue vers ces monts estompés au pastel

Dans ces tons flous se fondent les pâleurs du ciel

Détroussant les montagnes

Et plissent les fronces éternelles du Temps

Ces nuées de l’éther qui s’étirent, déteignent

Comme de longs cheveux que des doigts divins peignent

Quand la boule s’enroule en horloge comptant

L’instant-colimaçon

Il y a pluie Seigneur !... Ton pain mouillé de sang

Roulera pour de bon jusqu’au pied-paysan

Ira couler en or dans la bourse-bourgeoise

Et lèvera demain tel nouveau blé de phrase

Ton Verbeux-Paysage

Qui soupire quand viennent les draps de la Nuit

Répandre sous la Lune enivrée de lumière

Solaire, de la suie sur la planète fière

De sa beauté si bleue s’enfonçant dans le puits

De son périhélie

 

 


(Philippe Baudet 1994 / mai 2000)