LE MUSICIEN (Seconde version - janvier 1987)

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Mort de faim d’piano

Fin d’piano fin d’piano fin d’piano fin d’piano fin d’piano

(Léo Ferré)

 

LE MUSICIEN

(Seconde version - janvier 1987)

 

 

I

 

La musique est un temps

Que l’on compte et qui chante

Qui chante et clame, tant

Que le génie l’enfante

 

Hé ! musicien, ô loup !

Fais gaffe à l’âme humaine,

Si tu musiqu(e)s debout

Accroch(e)-toi à l’antienne !

 

Les pierrots qui balancent

Au profond de la ville

Imposent la cadence

Qui te rend inaudible ;

 

Il en est qui te griffent

De leurs marteaux-piqueurs !

Tes orchestr(e)s d’autres mettent

En pièces dans ton cœur…

 

Lors ton chant se mourra

Dans la lie du système

Tandis que se fera

Le ixièm(e) café crème


 

*

 

La musique est étend-

Due sur le métronome

On décompte son temps

Dans La Chanson d’un homme

 

II

 

Moi, je ne chant’rais plus

La musiqu(e) de mon loup !?

J’aurais perdu son luth !?

Le chercherais jusqu’où ? :

 

Au dancing, corps fluet

Parmi la gent humaine ?,

Où, comm(e) la carp(e) : muet !,

Y-a l’ennui qui tout draine ?

 

…Ou, couché sur papier

Pompé funèbrement,

Croché par des portées

Que ne lis(e)nt plus les vents,

 

Au fond de quelque armoire

Sous un toit déFerré,

Jeté dans un tiroir

Dont s’est perdu la clef ?

 

De sol – seule, désolée

 

III

 

Je veux entendr(e) bramer

La musique ô mon loup !

Le cerf a sa musique :

Mangeons-le à genoux (*)

 

Qui brame au vent du rut

Oui que la brise étreint !

Et la biche a son ut

Quand sa robe se teint…

 

Ouvre-le, le tiroir

Otique ! ô Musicien !

Et, foutre des connards !,

Fais lever la musique !

 

*

 

La musique est un temps

Que l’on compte et qui chante,

Qui chante et clame, tant

Que le génie l’enfante !

 

 

 ((*) référence au vers de Ferré : Que nous mangerions à genoux – dans Chanson pour Elle)

 

 

(Philippe Baudet, janvier 1987)