TEST PRIVIA 3 B - CUBE 3 : Philippe Baudet, 2015 + 2019 (étude composition))

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Avant d'ouvrir de nouvelles facettes de mes "archives sonores" - si je puis dire -, avant de remonter dans le temps, et vu l'ampleur des chantiers en question, je me permets un petit détour par une phase intermédiaire (en quelque sorte).

Que je m'explique.

Jusqu'en 2014 et même début 2015 j'ai tiré jusqu'à la dernière goutte du vin de mon vieux piano branlo. Cela faisait déjà pas mal d'années qu'il était désaccordé en diable. Et plus je buvais de ce tonneau-là, plus, évidemment, il était désaccordé. Et non seulement désaccordé, mais certaines touches ne se relevaient carrément plus, ou seulement une fois sur deux puis une fois sur trois, n'avaient plus de ressort quoi. Alors vraiment ça n'était plus possible : comment continuer à travailler la musique dans ces conditions ? J'ai alors demandé à monsieur Quais de venir faire un devis des travaux à effectuer sur le "branlo". (Monsieur Quais est facteur de piano. C'est son métier. C'est lui, monsieur Quais, qui, entre autres, accorde les pianos de l'école de musique de Vienne.) Je le connaissais un peu, ce monsieur. Nous avions conversé, jadis et naguère encore. Bref. Il est venu à la maison. A ausculté la bête de fond en comble. Puis m'a adressé son verdict... euh, son devis. C'était d'une somme "aïe aïe !" dont il était question. Une somme que je ne pouvais absolument pas débourser. Même si après son intervention l'instrument ne mériterait plus son surnom de "branlo". Il serait comme neuf. Avec une garantie de cinq ans. "Cher monsieur Quais, je suis bien conscient qu'après votre coup de baguette magique, ce sera super : un piano avec un son superbe. Oui, oui. Mais voilà, cher monsieur Quais, je ne puis débourser une telle somme. Eh ! que voulez-vous, je ne suis pas Crésus !"

Alors, par défaut, j'ai acquis un petit piano électrique et numérique pour remplacer le piano droit.

Je l'ai eu pour beaucoup moins cher que ce que m'aurait coûté la réparation du "branlo". Beaucoup, beaucoup moins cher.

D'autant que c'était un instrument de démonstration : j'ai donc eu une ristourne conséquente. Et puis une seconde ristourne du fait des fêtes de fin d'années.

"Désolé monsieur Quais !"


Comme méthode, pour apprendre, je fis comme à mon habitude : je me lançai immédiatement dans une série de projets.


Ainsi c'est concret. Je dois résoudre concrètement les problèmes techniques qui se présentent à moi, motivé dès le début par des questions de création, d'expression. (Sinon je n'arrive pas à me concentrer. Je baisse les bras vite fait, si je n'ai pas ma carotte, là-bas, à l'horizon - qui, sinon, sans cela, serait "un horizon des supplices", qui sait ?) ça a toujours été de cette manière que j'ai abordé ce qui m'était inconnu. De cette façon que j'ai exploré des contrées où, a priori, je n'étais pas légitime. Je me suis toujours attaqué, donquichottesque, à des moulins. Tel un ignorant. Ignorant que je suis de fait. Ignorant avide de percer des secrets. Et "armé de cette ignorance" j'ai, jusqu'ici en tout cas, trouvé des clefs à ma mesure. Afin de, avec ces clefs, ouvrir des serrures, des portes. Puis, humblement, "naïvement", découvrir des paysages derrière ces portes. Et trouver in fine mon chemin à travers la garrigue ? Oui !


Des portes ? Des paysages ? Quels paysages ? Oh, des "ovnis", certes, pour autrui. Sans doute...


Bref. Je vous propose maintenant d'écouter, si vous cela vous agrée, et en comptant sur votre légendaire indulgence, l'un des tout premiers tests que je fis avec mon "Privia" (c'est là l'un des petits noms de cet électrique instrument) : "TEST PRIVIA". Une petite ébauche de composition.

(Et dans le cas qui nous occupe ici, ébauche de composition de 2015 remise - oh très légèrement - sur le métier en 2019. Testant ainsi et pour la première fois là aussi d'autres outils acquis par la suite - faisant d'une pierre deux coups en quelque sorte...)